Du plus profond de mon être
Je m'en souviens, à l'heure de ma belle innocence
Un peu comme une enfant qui parlerait à un parent
A un des siens qui connaîtrait son talent
D'une confidence en grand silence,
J'ai formulé voeu diamant, sorte de promesse
Modulé selon le courant qui porte liesse.
Or, je le détiens, à l'heure de ma pleine conscience :
Labourer mon champ et fouiller en dedans
Creuser en plein milieu de mes faiblesses
Pour y chercher d'un seul feu mes richesses
Avec la foi et soumission jusqu'à sa réalisation
Ces ressources sans fin.
Après désespérance traversée, errance refusée
Colmatée d'espérance acharnée, persévérance née,
Après un long apprentissage de tamisage
Poussée à l'invitation d'un sage nettoyage,
Initiation de débroussaillage, d'arrachage
J'ai gagné délivrance à moitié, confiance assortie,
Trouvé, chance multipliée, l'éminence de ma vie :
La source du bien.
Si je peux parvenir à l'extraire, la faire jaillir à ma manière
En pensées élevées et perles de paix
Je dois sûr ne plus me gaspiller dans la vie d'ébullitions
Surtout plus me jeter nue dans la fosse aux lions
Ne plus chercher à résister à quelconque adversaire
Mais en triompher sans que je tronque mon beau savoir-faire
Rester centrée dans mon serein profond
Apprendre à grandir de son silence
Tendre à me nourrir de sa semence
M'emmurer dans la douleur de l'enfantement
Enmitoufler mon coeur dans son rayonnement
Loin de l'illusion, des mensonges et leur dérive
De ces trahisons qui rongent dont nul ne se prive.
Je me vois ancrée à l'énergie de grandes fluctuations
Reçois en privilègiée les bienfaits de ses émanations.
Enjouée, j'aime la pureté de sa poésie
Couronnée de ce diadème de légèreté, de vie
Qui illumine les fils de ma concentration
Enlumine mon style par son inspiration.
Je parviens lentement à la défriche, je la sème
Car deviens tellement plus riche de ce que j'aime !
Muriel Brosset
10 Février 2003