Vous chérissez votre femme

Au dedans de vous,

Vous en êtes fou.

Pourtant, de temps en temps,

Vous trompez votre femme ;

Personne ne vous blâme

Car aprés tout.

On s'en fout.

 

Vous lui êtes infidéle

Pour une demoiselle

Passant sur le même chemin

Vous rejoignant au même point

Désirable, belle.

- signe de providence

Sans grande incidence -

 

Sans vous torturer,

Vous la désirez ;

Voulez la croquer

Le temps d'un moment.

Ses belles fesses vous intéressent

Elles vous font tourner la tête ;

Vous le faites en cachette.

 

Vous n'avez pas mauvaise conscience

Cela n'a aucune importance

D'après vous

Un égarement, une petite chance

Voila tout.

Rien ne fait le poids

De ce qui est le plus cher en soi

Vous dites-vous

Et comme il va de soi

C'est votre femme qui est votre choix ;

Celle qui vous aime éperdument

Qui a donné la vie à vos enfants

Qui vous attend quand...

Et vous, vous l'oubliez

Même un instant

Etes-vous conscient ?

 

Ne jouez pas trop avec le feu

Elle risque de s'en douter

Ensuite de se lasser

Vous risqueriez d'être malheureux.

 Elle baisse certainement souvent les yeux

Pour éviter que vous ne soyez plus deux.

Ne la décevez pas, elle ne croirait plus en vous.

Elle irait alors vers un réconfort plus doux

 

Et une femme ne fonctionne pas comme vous.

Un homme lui suffit c'est tout.

Elle cherche à être aimée pour ce qu'elle est.

Un autre pourrait trés bien trouver en elle des qualités

Que vous, vous aviez appréciées, mais déjà bien oubliées.

Ses seins, ses fesses se sont peut-être ramollis

Sa tendresse, l'amour pour vous la rend pourtant jolie.

 

 

 

Muriel BROSSET

1987